soupe de pois cassés hollandaise
Il fait encore froid le soir, même si les abricotiers, cerisiers, poiriers et pruniers sont déjà en fleur chez moi... Quelle merveille que cette nature en pleine force qui s'éveille et nous émerveille par ses couleurs tendres et pleines de promesses...
Les 2 années qui viennent de s'écouler ne nous avaient pas porté chance au niveau des fruitiers : un coup de gel tardif avait avorté la floraison des pruniers et tué les bébés abricots dont notre arbre était pourtant couvert... C'est pourquoi j'ai tant d'espoir et de hâte cette année.
C'est vrai que ce n'est pas avec un abricotier et autant de prunier, cerisier, poirier, pommier et cognassier que je vais faire des tonnes de confitures, mais c'est toujours un plaisir pour moi que de passer sous chaque arbre et d'y cueillir un fruit gorgé de sève et de sucre. Aucun traitement... Plus bio que bio ! Mais la contrepartie à l'absence de traitement, c'est un très faible rendement et la chasse quotidienne aux pouillons... Poueurk ! Enfin bon, on verra bien ce qu'il adviendra de nos arbres -et surtout de leurs (potentiels) fruits- cet été...
En attendant, on termine les stocks de produits typiquement hivernaux que sont les légumineuses. Des produits que je finis par ne plus pouvoir voir en peinture tellement je m'en suis goinfrée tout l'hiver. Chaque chose en son temps... Chaque produit en sa saison. En ce moment, je rêve d'asperges, d'artichauts, de fraises, et comme je privilégie les produits bio et locaux, et bien je mange plus souvent des choux (j'en peux plus, des choux... A bas les choux ! sauf en version pâtissière !) des carottes, des patates et des raves que les symboles printaniers que sont tout particulièrement asperges artichauts et fraises... Seules les blettes m'accompagnent encore avec ravissement. Je vous en présenterai d'ailleurs sous peu une version en gratin de pâtes à la tomate et à la saucisse, mais ce n'est pas pour aujourd'hui. Niark niark niark !
Et c'est donc avec la joie liée au ras-le-bol des légumineuses que j'ai quasiment terminé mon paquet de pois cassés verts... Bon, il m'en reste encore un peu, mais tellement peu que je me demande bien ce que je vais pouvoir en faire... Peut-être un minestrone revu pour les accommoder ?
En attendant je vous présente cette délicieuse soupe pleine de bonnes choses (enfin bonnes... Pas vraiment pour le cholestérol à cause de la saucisse, mais bon... Faut bien manger quelque chose quand même!)
Soupe de pois cassés hollandaise
Source : site web du magazine Good Food, "Erwtensoep : dutch pea soup"
Pour 8 personnes
prévoir 1h45 minutes
500ml pois cassés verts
1 os de jambon ou 500g de jambon en 1 morceau
1 feuille de laurier
1 ccafé thym haché
3 clous de girofle
1 ou 2 saucisses fumées selon la taille. Morteau ou Montbéliard sont excellentes.
250g carottes
200g oignon
250g céleri rave
260g blanc de poireau
QS sel (attention, la saucisse est assez salée)
pour décorer et accompagner : quelques feuilles de céleri branche, pain de seigle et moutarde (je me suis contentée des feuilles de céleri)
On commence par lancer la cuisson, on préparera les légumes pendant que ça cuira.
Dans une casserole assez grande pour contenir l'os de jambon le cas échéant, verser 2 litres d'eau, les pois cassés, le jambon, la feuille de laurier, le thym et les clous de girofle et porter à ébullition en écumant jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'écume du tout.
Oui, en écumant, car une quantité d'écume impressionnante se forme, voyez vous mêmes :
En mettant tout cela à bouillir, je me suis dit que j'aurais dû demander à mon boucher de couper l'os du jambon en 2, cela m'aurait permis d'utiliser une casserole plus petite... et surtout moins lourde !
Couvrir et laisser bouillonner doucement 45 minutes en mélangeant de temps en temps (sinon, les pois cassés se collent au fond de la casserole).
On a donc plein de temps pour préparer les légumes :
Peler les légumes. Couper les poireaux en demi-rondelles, les autres légumes seront hachés grossièrement : j'ai fait des cubes d'environ 1cm de côté avec les carottes et le céleri-rave.
Quand les pois cassés sont cuits (ils s'écrasent à la fourchette) retirer l'os de jambon le temps d'en prélever la viande qui y est attachée et de jeter l'os nu. Remettre la viande dans la casserole, ajouter la ou les saucisses entières et les légumes. Saler peu. Mijoter environ 30 minutes.
Quand c'est cuit, retirer les saucisses et le jambon. Couper les saucisses en rondelles et les répartir dans les assiettes en conservant juste une rondelle pour la déco de chaque assiette. Répartir aussi le jambon coupé en bouchées.
Goûter la soupe, rectifier en sel si nécessaire.
La recette ne le demande pas mais moi j'ai choisi de mixer la soupe pour obtenir un résultat très onctueux.
Verser la soupe dans les assiettes, décorer avec la rondelle de saucisse fumée réservée et un peu de feuilles de céleri finement ciselées.
La recette suggère d'accompagner de tranches de pain de seigle tartinées de moutarde... Je n'ai malheureusement pas eu le temps de faire le pain de seigle (enfin pas pur seigle, mais avec 50% de farine de seigle quand même !) donc je n'ai pas pu tester ces tartines. A mon avis, ça doit complémenter à merveille la douceur de cette soupe au goût naturellement fumé en lui apportant une légère touche d'acidité...
Un régal! La douceur de la soupe, le goût fumé, la saucisse puissante, le parfum à peine perceptible du clou de girofle (d'ailleurs il faut noter que le clou de girofle est souvent difficile à doser, il en suffit d'1 de trop pour rendre un plat immangeable... ici la dose est parfaite), bref, tout est merveilleux !
Allez, si vous avez comme moi des pois cassés que vous voulez virer du fond de votre placard pour libérer de la place pour l'été, n'hésitez pas, faites cette soupe par une soirée pluvieuse, vous ne le regretterez pas !